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Etape 4  |  Capitale vivante

24 janvier 2009
Cette semaine passée fut pour nous une semaine à la fois de flâneries mais aussi de visites dans la capitale cambodgienne. Phnom Penh peut, il est vrai, se visiter rapidement puisque tout est concentré autour d’un même quartier mais nous avons décidé d’y rester une dizaine de jours à la recherche d’une vie, passée et présente. Une immersion supplémentaire dans ce pays où l’art de vivre se déguste en douceur…

Musée des horreurs
Commençons ce tour dans la capitale par son aspect le plus horrible: le musée Tuol Seng.



Ce musée est l’ancien lycée converti en 1975 par les khmers rouges en prison de haute sécurité.



Entre 1975 et 1978, ce centre appelé S21 fut le plus grand centre de détention et de torture du pays.



Nous visitons les bâtiments avec une envie de vomir avouons-le!



Panneaux explicatifs, expositions de photos, lits rouillés et instruments de torture laissés sur place,



barbelés, enfilades de pièces minuscules où chaque prisonnier était enchaîné,



registres des exactions, et murs couverts de clichés en noir et blanc d’hommes, de femmes et d’enfants, considérés par le régime comme ennemis du peuple et tous exterminés par la suite, …



Le musée Tuol Seng est terrifiant!



En défilant devant les portraits de ces fantômes, les regards fixant l’objectif à jamais semblent nous regarder et nous demander “pourquoi?”…



Même les bourreaux se sont massacrés entre eux à la fin du régime.Un quart de la population du pays a été exterminée.



Pour qui, pour quoi? … Il n’y a pas de réponse devant cette folie humaine bien sûr.



Un moment éprouvant ce musée Tuol Seng par lequel il faut passer sans doute pour se souvenir…



Même chose pour la visite du charnier de Choeung Ek, à moins de 15 km de la ville. 17000 prisonniers du S21 ont été tués dans ce lieu.



Disons plutôt… matraqués à mort pour économiser les munitions.



En 1980, les restes des personnes exterminées furent exhumés des fosses communes.



Les vêtements ainsi que 8000 crânes, classés selon l’âge et le sexe, sont disposés derrière les vitres du Stûpa du Souvenir, érigé en 1988.
Aujourd’hui encore, les chercheurs continuent de traduire les aveux et rapports trouvés à Tuol Seng, à localiser les charniers et conserver les atrocités commises.



Quand nous discutons avec des cambodgiens, ceux-ci nous expliquent bien souvent leur terrible histoire avec le sourire (incroyable non?!). Car oui, le Cambodge, et surtout les cambodgiens, n’oublient pas mais vivent résolumment dans le présent. Une sorte de Carpe Diem où se mêlent humilité et pudeur qui nous étonnera toujours…

Ambiances
On choisit de s’arrêter à Phnom Penh pour visiter les principaux monuments mais pas seulement.



Les visiteurs peu pressés que nous sommes ont découvert à pied ou en mobylette le charme des rues où tuks-tuks et trishaws se faufilent dans la circulation avec agilité, sans stress et sans coup d’oeil jeté à l’arrière pour les dizaines de 4X4 qui n’ont d’autres choix que d’attendre derrière eux.



Trottoirs ou pelouses, dans la fraîcheur du matin ou du soir tombant, sont souvent occupés par les vendeurs de fleurs, fruits ou petits plats à emporter avec soi, ou encore les joueurs de cartes.



Les voyantes ont elles aussi leur quartier, près du Palais Royal.



Sans oublier les conducteurs de motos-dop qui attendent patiemment le client à longueur de temps.



A Phnom Penh, on peut choisir de s’installer aussi sur les quais pour regarder le spectacle des barques flottant sur le Tonlé Sap ou le Mékong,



observer les enfants des quartiers pauvres venus jouer ou se laver dans le fleuve, pendant que les femmes font la lessive.



Sans oublier de mettre le nez en l’air pour admirer les restes d’une architecture française des années ’20.



Le délabrement de villas laisse songeur et nous emmène dans une autre époque.



Certaines des habitations, rénovées comme le siège de l’Unesco, gardent leur splendeur mais les peintures trop neuves ont quelque peu terni leur charme.



Comme nous l’avons donc décrit précédemment, il flotte un parfum de passé et présent à Phnom Penh, très agréable.



Les français ne s’y trompent pas et reviennent d’ailleurs habiter dans la capitale en force. Nous en avons rencontré beaucoup dont certains, à la vue d’Hachille, n’ont pas manqué de nous inviter… Citons par exemple Dominique, ancien attaché culturel à l’ambassade de France, aujourd’hui à la retraite. Dominique réside dans ce que l’on appelle “un compartiment chinois”.



Désireux d’en savoir un peu plus sur cet habitat, il nous a invité chez lui. Beaucoup d’habitations en Asie du Sud-Est sont issus de ce concept. La façade présente une série de balcons et d’habitations dont la partie inférieure, donnant sur la rue, sert généralement de commerce. Pour accéder aux étages, une seule porte, latérale, fait office d’entrée, et conduit à une escalier étroit. Quand aux habitations, ce sont des couloirs de 3 à 4 m de large et des dizaines de mètres parfois en longueur. D’où la dénomination de “compartiment”. Ceux de Phnom Penh, détruits pour beaucoup pendant la période des khmers rouges, datent de la fin du XVIIIème siècle- début XIXème.
Ajoutons que Dominique vit avec Kim Sathavy, cambodgienne, aujourd’hui juge à la Cour Suprême de Phnom Penh, qui pendant les événements de ’75-’79 a vu sa famille exterminée. Son histoire, vous pouvez la découvrir par le témoignage de son livre “Jeunesse brisée” parue en 2008 chez Actes Sud. “Un voyage au pays de la mémoire, de la reconstruction de l’identité, de la reconquête de l’honneur de tout un peuple.”
Des belles rencontres, il y en a eu beaucoup à Phnom Penh. Khmères ou françaises, merci à tous pour vos invitations et ces moments d’échanges! Philippe, Romain, Vay, Michel, Nydhikun, Pierre tous avec vos compagnes… vous vous reconnaîtrez! Nous vous disons “Merci et une autre fois sur les chemins du monde”…

Fastes de la monarchie
Aujourd’hui, et après plus d’un siècle et demi de changement de noms, le Cambodge porte le nom de “Royaume du Cambodge” et ce depuis 1993. A sa tête, le roi Sihamoni, fils de Sihanouk qui a choisi d’abdiquer en faveur de son fils en 2004.
La capitale regroupe ainsi un certain nombre de trésors royaux comme le Palais Royal (Preah Borom Reach Veang), la résidence actuelle de la famille royale dont la première construction date de 1434.



Seuls la salle du Trône, les jardins et la pagode d’Argent se visitent. C’est déjà pas mal!



Nous les avons découverts tôt le matin, à la fraîche et quand le soleil nimbe les toits et les tours des bâtiments d’une merveilleuse lumière.



Ça brille, oui! Forcément, c’est le Palais Royal destiné à montrer à tous la prospérité et le pouvoir de la famille.



Bien évidemment, seul l’extérieur se photographie. A l’intérieur de la salle du trône, lustres, tentures, tapis, peintures, objets d’or et de cristal, etc y sont présentés…
Les jardins nous amusent beaucoup.



Ni anglais, ni français, ni suspendus, etc… la plupart des plantes, arbres et arbustes sont placés dans des jarres ou pots et occupent les allées.
Pas difficile alors de déplacer les jardins…
Non loin de la salle du trône, Napoléon III y a laissé son empreinte.



Un pavillon d’acier destiné à des expositions temporaires. Cadeau de Sieur N. au roi Norodom en 1876. Fermé aujourd’hui, le “N” brille encore malgré la rouille des grilles extérieures.



Nous marquons une pause en allant écouter les musiciens du Palais jouant des mélopées typiquement khmères.



Les sons sont émis des tambours, du sralay (hautbois de tamarin et d’ébène) et de de xylophones comme le roneat ek (un xylophone de bambou en forme de barque ou rond).

Dernier “coup d’éclat” à notre visite au sein du Palais Royal: Le Wat Preah Keo Morokot, traduisez “Pagode du Bouddha d’émeraude” ou encore Pagode d’Argent.



Ce temple, construit entre 1892 et 1902, sert toujours aux cérémonies royales. Détruit partiellement pendant le régime khmer rouge, le boudha d’or de 90 kg et ses 10000 diamants ont résisté au temps et aux épreuves tout comme les 5000 dalles d’argent couvrant le sol et pesant chacune 1 kilo.



Enfin, c’est ce que nous explique la brochure car les dalles sont recouvertes de tapis de part en part. Seules deux dalles s’offrent au regard du visiteur et attention, les gardiens veillent! Inutile de soulever les tapis!
Près du bouddha, nous trouvons la traditionnelle boîte à l’affiche provocatrice: “Contribution ou donation- Merci!”. Oui, les diamants ont perdu de leur éclat et pourraient avoir besoin d’un petit coup de chiffon. A moins que ce ne soit Bouddha lui-même qui ait besoin d’une petit rafraîchissement?...



Temple perché
Le plus vieux temple de la capitale est aussi le plus populaire. Juché sur la seule colline de la ville, pas forcèment bien haute (27 m), le Wat Phnom (signifiant “temple de la colline”) fut construit au XIVème siècle.



Depuis, il a subi bien des reconstructions ou rénovations. Nous aimons l’ambiance des jardins alentours avec une population très hétérogène.



Pour parvenir au sommet du temple, il faut gravir les marches d’un escalier gardé par des lions et dont les balustrades évoquent la forme des nâgas (serpents mythiques). A l’entrée principale, un petit temple dont le bouddha d’or croule sous des guirlandes lumineuses et ornementations en tout genre.



Pas de doute, le bouddhisme est gai!



A l’intérieur, outre les bouddhas, bananes, fleurs de lotus, jasmin, et encens déposés chaque jour par les fidèles pour régaler les esprits, se trouvent de magnifiques peintures murales et des fresques anciennes au plafond.



En quittant le temple, nous nous trouvons nez à nez avec un éléphant sur lequel deux touristes s’apprêtent à monter pour faire un tour du quartier, au milieu d’une circulation dense. Quelle attraction!...



CCF
Retour dans l’ambiance d’un soir à Phnom Penh. Nous sommes samedi. Fièvre du samedi soir oblige, ça grouille de partout! Nous nous rendons à un café-concert organisé par le Centre Culturel Français. Pendant plus d’une heure, nous nous régalons d’une performance grâce au clarinettiste-saxophoniste français Louis Sclavis, aux musiciens cambodgiens de l’association Phare (née à Battambang) et d’une danseuse, “Belle”, khmère également, en résidence au CCF pour six mois.



Sonorités traditionnelles khmères mêlées aux notes d’improviation de L. Sclavis et aux pas contemporains de “Belle” qui semblent flotter dans les airs. Un brin de culture supplémentaire qui fait du bien!
Nous terminerons notre visite de Phnom Penh par le musée National dont les photographies, vous le comprendrez, sont interdites. En quelques mots, le bâtiment en lui-même est un chef d’oeuvre.



En terre cuite, il fut réalisé selon une architecture khmère traditionnelle entre 1917 et 1920. A l’intérieur, il renferme les plus belles collections au monde de sculptures pré-angkoriennes et cambodgiennes. Objets, poteries, bronzes,… impressionnants de beauté. Les couloirs et pièces accédent tous à un patio luxuriant. Cette visite nous donne un avant-goût de notre prochaine visite des temples d’Angkor à Sieam Reap.

Laissez-vous guider par votre nez…
Et justement, nous sommes à Sieam Reap, accueillis par Etienne, Véronique et leurs enfants Marie, Matthieu, et Sophie. Des baroudeurs partis il y a deux ans sillonner l’Atlantique à bord d’un catamaran (www.mamaso.info), la famille est arrivée au Cambodge depuis un an. Nous nous laissons pour l’heure guider par eux dans la ville et Hachille se repose dans leur jardin.



Il serait ainsi dommage de passer à côté du patrimoine culinaire et olfactif  que posséde le Cambodge. Par le biais de Véronique, nous avons rencontré Stéphane, créateur de “Senteurs d’Angkor”.



Il nous a ouvert les portes de l’atelier. Découvrez ainsi en images les produits et les techniques de fabrication proposés aux visiteurs de passage…


Nous voilà à quelques pas de l’une des Merveilles du Monde: les temples d’Angkor dont l’Empire s’est éteint au XVème siècle. Pour autant, malgré les guerres et une jungle à l’appétit féroce, les civilisations pré-angkorienne n’ont pas dit leur dernier mot… Si l’histoire demeure…cela est bien une autre histoire…