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Phnom Penh

Etape 3  |  Parfum de terre

16 janvier 2009
Terre d’avenir, le Cambodge l’est pour sûr! Et pourtant, au fil de nos rencontres et de nos découvertes, en simples observateurs que nous sommes, il semblerait que le Cambodge ait encore beaucoup à faire pour sortir de l’impasse et permettre à son peuple tout entier de vivre, si ce n’est richement, au moins décemment! Pauvreté et corruption occupent bien souvent les devants de la scène, véhiculant ainsi des sentiments contradictoires. Mais le nombre incalculable de sourires, l’accueil, le charme des campagnes et la paisibilité de la vie réussissent à conquérir nos coeurs indéniablement. Terre attachante le Cambodge? Oui sans hésiter!

FarmLink
Nous n’étions pas complètement satisfaits de notre visite dans l’une des plantations de poivre de la région de Kampot. Pour parfaire nos connaissances sur ce sujet, nous avons demandé à Jérôme, français et créateur de la société FarmLink, de nous emmener visiter les exploitations du district de Damnak Kantour, à côté de Kampong Trach, à moins de 30 km au nord des côtes de Kep.




Nous avons ainsi rencontré les familles des villages perdus au bout de pistes défoncées, dont la plupart cultivent le poivre depuis plusieurs générations.



Jérôme, après deux ans de volontariat pour mettre d’accord les 122 fermiers de la région et aboutir à des plantations soignées, souhaite faire du poivre de Kampot une AOC, assurant pour le futur des familles un revenu de plus en plus décent.



En 2008, FarmLink a réussi à acheter 5t de poivre noir. Payé à présent 5$ au paysan, le kilo s’achetait 1$ auparavant. On peut donc parler de progrès! Et pour la première fois depuis quatre ans, FarmLink a même exporté une partie de la production en direction de l’Europe.



Rappelons qu’un plant donne 2 kilo ½ de poivre par an et se récolte entre février et début mai.
Le niveau de vie des familles à qui nous avons rendu visite est loin d’être élevé. Chacune gagne pour l’heure, grâce aux plants de poivriers, environ 500 $/an. Mais le projet FarmLink semble promis à un bel avenir.



Outre l’observation du travail du poivre, nous avons pu découvrir à quoi ressemblait la vie dans les campagnes, certes paisible mais pauvre. Mais comme d’habitude, nous avons été accueillis chaleureusement.



Et grâce à l’excellente maîtrise du kmer de notre accompagnateur, nous nous sommes faits comprendre aisément.



Merci Jérôme et merci pour cette réalité de terrain, toujours utile pour bien comprendre un pays!



Quant aux amateurs de poivre, de France ou d’ailleurs, pourquoi ne pas s’interroger sur sa provenance et peut-être découvrir, au même titre que le sel et autres produits de qualité, les saveurs de cette subtile épice?... Tout un art!




Takeo
Nous quittons un matin, toujours aussi venteux et frais aux dires des habitants, mais excellent pour le moteur d’Hachille, la bourgade de Kep pour rejoindre Takeo, à 80 km au sud de Phnom Penh, la capitale.



Nous nous y sommes arrêtés pour découvrir les anciens temples d’Angkor Borei et Phnom Dar, berceaux de la civilisation cambodgienne et anciens centres religieux, cachés quelque part derrière des terres innondées une grande partie de l’année, que vous pouvez apercevoir dans notre vidéo du jour…
Takeo n’est pas forcément attrayante touristiquement parlant. Mais ses fameuses rizières et les rencontres que nous y avons faites nous laissent dès à présent un souvenir ineffable.
Garés derrière un porche sur le parking d’un petit hôtel, nous faisons la connaissance un soir de Christine et Gilles, en voyage pour deux mois au Cambodge. Ceux-ci nous parlent alors d’un orphelinat dont ils s’étaient un peu occupés l’année passée.



Cette année, ils y sont revenus mais un peu frustrés. Ils ont en effet constaté que les aménagements mis en place l’année précédente, ou encore les matelas achetés pour les enfants, ont tous disparus. Le cambodgien, actuellement détenteur de la licence de cette maison d’accueil, vole tout ce qui peut se revendre, sans considération pour les 43 enfants (âgés de 6 à 18 ans)!



En apparence, la villa semble correcte. Mais l’intérieur est délabré, les deux salles de bains fonctionnent partiellement, les chambres sont vraiment sommaires et la cuisine n’est pas forcément des plus agencées! Des volontaires, comme Gilles ou Christine, présents un ou deux mois, ont bien du mal à organiser la logistique.



La priorité est alors donnée à la toilette des enfants, à leur alimentation, aux jeux, et bien sûr à la tendresse dont eux-mêmes se chargent de donner en grande quantité.



Point positif, un anglais, arrivé il y a un an, a réussi à reprendre la comptabilité du centre et s’occupe de demander des aides extérieures par le biais de l’association baptisée “New Future” (visible sur internet).



En quittant Takeo, nous nous interrogeons sur ces 43 enfants. Où seront-ils dans dix ans? Que seront-il devenus?...Certains, comme Kania, parlent déjà parfaitement anglais et respirent la volonté de s’en sortir.



C’est tout le mal que nous leur souhaitons! Merci Christine et Gilles pour ces rencontres, fugaces mais riches de sens!


Au revoir Rose
Cette lettre de nouvelles ne serait pas sans une pensée à Rose, la grand-mère de Yann, partie cette semaine faire un autre voyage. Loin de toi pour te dire dignement “au revoir”, nos précieuses libellules (gardiennes de nos âmes selon une légende indienne), te rejoignent pour faire un bout de chemin ensemble, dans cet autre monde si difficile à imaginer… Bonne route Rose!


Colline au bord de l’eau
Nous sommes arrivés dans la capitale cambodgienne depuis quelques jours. Les 2 millions ½ d’habitants et surtout les milliers de tuks-tuks, mobylettes et vélos n’en font pas pour autant une capitale stressante.



Phnom Penh, malgré la violence du passé, est au premier abord une cité très attrayante. Cette ville bénéficie certainement de beaucoup d’atouts que nous n’avons pas encore découverts mais la première chose visible, ce sont ces quais et ces étendues d’eau.



Il faut dire que Phnom Penh s’étend au confluent du Mékong tout en étant bordée par le Tonlé Sap et le Tonlé Bassac. Les restaurants et bars des bords de quais sont ainsi de véritables promenades en soirée. C’est là que nous avons démarré notre exploration de la capitale pour rechercher ensuite nos endroits de prédilection, c’est à dire les marchés!
Le Central, soit le psar Thmei, est en travaux mais offre des restes d’une architecture Art Déco datant de l’époque coloniale française.



Ce ne sont pas les pierres taillées sous forme d’énorme diamant ni son jade de synthèse, voire ses étals de bijoux à l’entrée qui font de ce marché une attraction particulière mais bien ses étals de produits frais dont on se régale visuellement, puis physiquement!



A l’inverse, le marché dit “russe”, le psar Tuol Tom Pong, est un bazar sans fin où l’on peut trouver de tout et n’importe quoi.



Nous avons apprécié nous y perdre et regarder les centaines d’échoppes où les tissus de soie cotoient les cadeaux souvenirs et pacotilles, sans oublier les marchands d’outils, fournitures, ou vendeurs de fruits et légumes.



Deux marchés bien différents, deux ambiances bien distinctes, à visiter tous deux!
Chose amusante dans Phnom Penh, ce sont les numéros qui déterminent le nom des rues. Une idée française, facile d’utilisation à l’époque. Aujourd’hui, c’est un peu l’anarchie, comme la circulation d’ailleurs. Gageons qu’au bout de plusieurs jours, nous connaîtrons suffisamment la capitale pour ne pas nous perdre!
Pour être tranquille, nous avons loué une “motorbike” et garé sagement Hachille sur le parking du Cambodiana Hotel, Le Grand hôtel de Phnom Penh né en 1966 (presque l’âge d’Hachille!), ancien QG militaire au temps de Lon Nol, point de ralliement lors du coup d’état de 1997, lieu de résidence de la presse, de l’ONU et des ONG, des évènements et des anecdotes, il y en a eu au Cambodiana!



Son directeur, français, a accepté de nous accueillir gracieusement, le temps de notre séjour dans la capitale. Promis, nous n’étalerons pas notre bivouac dans les jardins et nous ne nous doucherons pas sauvagement sur le parking de cet hôtel de luxe! En tout cas, environné de 4X4 japonais, Hachille crée le dépaysement le plus total…

Si nous devions parler de Phnom Penh, nous dirions que la ville mélange savamment les époques et les genres. Moderne avec ses foules pratiquant le Taï-chi au petit matin sur les quais, ancienne avec ses bâtiments coloniaux, son Palais Royal, sa Pagode d’Argent, culturelle avec son musée National abritant les plus belles collections de l’histoire pré-angkorienne, mais aussi ville de mémoire avec le musée Tuol Seng (témoignage bouleversant du passé tragique du Cambodge), ce ne sont pas les visites qui manquent dans les jours prochains, sans compter qu’il nous reste à honorer plusieurs invitations à déjeuner ou dîner… Mais cela est encore et toujours une autre histoire…