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Kratie

Etape 7  |  En longeant le Mékong

14 février 2009
La douceur de vivre cambodgienne va être bien difficile à quitter dans quelques jours. Pour autant, nous avons profité de chaque instant passé et de chaque sourire donné. Depuis Siem Reap, nous avons rejoint le nord-est, proche des montagnes du Mondolkiri.
Nous avons ainsi traversé la province de Kampong Cham, parsemée de plantations d’hévéas, puis celle de Kratie où les eaux du Mékong abritent encore quelques rares spécimens… les dauphins de l’Irrawaddy.

Kampong Cham
En quittant Siem Reap, nous reprenons nos habitudes de voyage et notre rythme, un peu perturbé il est vrai par l’accueil reçu lors de notre séjour.



Autant vous dire que les nuits dans Hachille sont parfois difficiles à supporter avec la chaleur écrasante et nos ennemis les moustiques! Nous assimilons parfois Hachille à une boîte de conserve en métal impossible à réfrigérer.



Quand aux douches, nous préférons ne pas y penser! Rassurez-vous, les gants de toilettes les remplacent! Mais l’aventure serait peut-être moindre, qui sait?...
Nous roulons en direction de Kratie en traversant la province de Kampong Cham.
Difficile de rallier en une fois les 450 km qui nous séparent de notre point de chute. Nous décidons de faire halte à mi-parcours dans la ville de Kampong Cham.



Garés derrière les annexes (un peu dépotoire) d’un hôtel, nous sortons prendre l’air. Beaucoup de bâtiments ont une nouvelle fois gardé l’empreinte du temps passé avec une architecture de l’époque coloniale française que nous apprécions particulièrement.



Les persiennes et le jaune moutarde des murs décrepis subsistent encore bien que les portes de fer, entrées, ou fenêtres bien kitschs créent un contraste étonnant, pas forcément du meilleur goût.



Quand au marché, encore en activité malgré l’heure tardive, il nous offre des scènes de vie si typiques de l’Asie.



Des femmes, enroulées dans leur krama, panier au bras ou posé sur un vélo, vendent leurs derniers fruits ou poissons séchés.



Nous sommes aussi toujours surpris ou amusés par les tenues de beaucoup de cambodgiennes dans les rues. Les tissus, aux motifs de fleurs, et la coupe, ressemblent à s’y méprendre à ce que l’on appellerait chez nous: des pyjamas!...



L’intérieur du marché est, quant à lui, un véritable labyrinthe où s’alignent des boutiques toutes plus petites les unes des autres.



Epices, fruits et légumes, viande, objets plastiques, tissus, etc… Tout se vend.



Nous nous arrêtons souvent en se collant contre les magasins pour laisser la place au passant d’en face ou au vendeur surchargé, pressé de livrer ses produits ou de ranger.

 

N’oublions pas de mentionner notre rencontre avec une vedette du cinéma français. Enfin tout au moins son nom! Eh oui, à plusieurs reprises, au Cambodge mais aussi en Thaïlande ou en Malaisie, nous avons croisé le nom… d’Alain Delon!



Son nom est associée à une marque de cigarettes qui fait fureur en Asie du Sud- Est. Appellation fumeuse ou juteuse?  L’anecdote nous fait sourire…
Nous quittons le centre pour nous balader le long du Mékong où des foules (comme nous) se pressent sous le pont qui enjambe le fleuve pour regarder le coucher du soleil ou les matchs de volley-ball, un sport semble-t-il très apprécié des cambogiens.



Les terrains de volley sont d’ailleurs légion, même en pleine campagne.


Kratie (prononcez “Kratché)…
Levés aux aurores pour bénéficier d’un peu de fraîcheur, nous quittons Kampong Cham pour effectuer les 230 km restant jusqu’à Kratie. En chemin, nous traversons quantité de villages aux maisons de bois si belles.



La plupart sont sur pilotis en raison de leur proximité avec le fleuve. Le rêve d’un khmer serait bien sûr d’habiter dans une maison de béton dont les couleurs et les agencements criards sont signe d’un avancement social conséquent.



Nous leur préferons ses habitations si pittoresques.



Cette partie du Cambodge est également plus boisée. Nous approchons des montagnes. Malgré tout, de temps en temps,  nous apercevons des parcelles complétement déforestées. Pas un arbre sur des kilomètres. Le cambodge tente aujourd’hui de remédier aux coupes sauvages et à cette déforestation en organisant des programmes de sauvegarde de la nature. Espérons qu’il ne soit pas trop tard… Autre remède, les plantations d’hévéas.



La province de Kratie est l’ancien berceau de la production de caoutchouc. Une industrie florissante du XIXème siècle jusqu’à la fin des années ’30.



Aujourd’hui, la production redémarre et quantité de forêt d’hévéas fleurissent le long des routes, peu avant Kratie. Nous ne rejoignons pas la ville directement mais tournons plus au nord, à une quinzaine de kilomètres. Là où se trouve Kampi. C’est depuis ce village que l’on peut emprunter une barque menant à la découverte des dauphins de l’Irrawady, une espèce devenue rare.



Chassés pour leur huile pendant le régime de Pol Pot, leur nombre a fortement diminué.



La pêche à la dynamite et la pollution des eaux par bon nombre de pesticides ont encore accéléré leur disparition, notamment des plus jeunes. Selon les scientifiques, on en compte moins de cent à présent, vivant dans certaines parties du Mékong entre le Laos et le Cambodge.



Un projet de sauvegarde des dauphins du Mékong a été mis en place il y a une dizaine d’années .
Nous allons à leur rencontre en empruntant un bateau. Le prix de cette balade est à notre goût un peu onéreux mais l’argent est apparemment reversé à l’organisme en charge de la préservation de ces mammifères marins.



Qu’à cela ne tienne.
A quelques mètres du rivage, moteur éteint, attentifs au moindre bruit, nous attendons. Le jeu avec les dauphins va durer plus d’une heure. Difficile de les apercevoir en entier car ils ne sautent pas.



Dès que nous entendons leur souffle, qu’ils émettent en sortant la tête de l’eau, nous tournons la tête. Hop ils ont déjà replongé. Nous avons juste le temps de voir un dos, une queue, une bosse.



Le privilège de les avoir vu, ne serait-ce que fugacement, est d’autant plus unique que nous les savons en voie d’extinction. Restons optimistes et gageons que la sonnette d’alarme suffira à prendre conscience du phénomène…


Mardi et la vie tranquille…
La visite de Kampi terminée, nous retrouvons le plaisir d’un bivouac en solitaire au bord du Mékong avec un magnifique coucher de soleil en prime.



En dehors du bruit habituel, nous nous sommes délectés de l’ambiance du lieu, à l’écoute des oiseaux et des grillons. Un régal. Le lendemain, nous retournons à Kratie pour nous rendre sur l’île d’en face, Kho Trong, où pêche et agriculture rythment les journées des habitants et où le stress n’a pas lieu d’existence.



Aperçu de l’île avec notre vidéo… sur deux roues...


Come-back
Nous sommes de retour à Phnom Penh pour terminer nos formalités administratives avant notre passage au Vietnam. L’occasion aussi de s’occuper d’Hachille pour lui faire faire un bon graissage de ses essieux, le nettoyer, et faire les dernières lessives, pas faciles à réaliser sur un parking d’hôtel!



Sans oublier un déjeuner avec Vay et sa famille qui pour l’occasion, nous ont offert une balade locale au marché avant de se retrouver chez eux.



Difficile de prêter main forte en cuisine car les invités n’y sont pas “autorisés” mais nous avons assisté à un cours de cuisine khmère.



Une cuisine délicate où se mêlent des notes de gingembre, coriandre, poivre, ail, citronelle, et autres épices destinées à parfumer les plats.



Quel déjeuner de roi nous avons eu!  Encore une fois… Merci!



Il est temps pour nous de quitter le Cambodge. Plus d’un mois et demi s’est écoulé depuis notre entrée dans ce beau pays. Les montagnes du Mondolkiri et du Ratanakiri, difficilement accessibles pour notre camion, seront l’occasion d’y revenir. En attendant nous quittons ce pays la tête plein d’images et de rencontres.



En toute humilité, si nous devions formuler un voeu pour le Cambodge, ce serait de pouvoir préserver cette terre, si souriante mais trop souvent salie par les déchets et la corruption.



Dans quelques jours, un nouveau défi s’impose à nous. Le passage de la frontière vietnamienne avec Hachille. Si nous disposons d’un visa personnel de trois mois pour visiter le pays, il n’en est rien de notre camion qui, selon la loi en vigueur au Vietnam, interdit l’entrée des véhicules étrangers. Des amis sont passés il y a quelques semaines avec une autorisation de 57 jours. Gageons que nous réussirons le même pari… Cela est bien sûr une autre histoire…