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Salta

Etape 11  |  Halte là!

18 juin 2008

Si aux dires des dernières nouvelles françaises, ça va mal dans l’hexagone, ça va tout aussi mal en Amérique du Sud et pas seulement en Bolivie ou au Pérou. L’Argentine traverse depuis plusieurs mois une crise économique et sociale douloureuse mettant à vif les esprits. Bien évidemment, pour les voyageurs que nous sommes, nous continuons à mener notre vie même si nous sommes pour l’heure, dans l’attente d’un apaisement. Nous avons planifié notre itinéraire jusqu’à Buenos Aires avec des changements de cap de dernière minute. Cette fois, pas question d’en changer. Hachille doit être conduit à la capitale pour embarquer sur le cargo Sao Paolo. Pour le moment, il est juste posé au camping municipal de Salta, notre lieu de résidence depuis plus de deux semaines. Une sédentarisation de nouveau obligatoire mais cette fois, pour d’autres raisons…

 

Personne ne bouge!

Nous essayons de comprendre du mieux que nous pouvons la situation conflictuelle que traverse actuellement l’Argentine et ce en écoutant les gens, la radio, ou en lisant les journaux.

Notre castillano est limité mais nous comprenons pourtant bien ce qui fâche. Les faits sont évidents quand nous allons par exemple faire nos courses! En octobre dernier, une plaquette de beurre se vendait environ 2 pesos (soit 0,40 cts d’euros). Aujourd’hui, son prix est de 4 pesos. L’ensemble des produits alimentaires, et notamment ceux de première necessité, ont vu leurs prix doubler tout comme le litre d’essence passant de 1,50 pesos (0,30 cts d’euros) l’année passée à plus de 3 pesos aujourd’hui. En tant qu’européen, les prix restent bien sûr raisonnables mais pour un argentin, sachant que le salaire moyen pour une famille est de 1500 pesos par mois (soit 300 euros), il va de soi que cette flambée des prix est difficile à supporter! Le pouvoir d’achat est faible, les crédits s’ajoutent aux crédits,… pas besoin d’être économiste pour saisir la situation.

Une flambée des prix qui ne profite pas non plus aux agriculteurs en colère depuis bientôt quatre mois. Les barrages sont nombreux sur les routes et les camions transportant les produits type farine, huile, céréales,… sont bloqués depuis plusieurs jours, formant ainsi des colonnes interminables sur les nationales. Impossible de se déplacer. Il y a deux mois, les barrages dits filtrants laissaient passer les véhicules légers. Aujourd’hui, personne ne bouge!

Depuis deux semaines, les camionneurs s’en mêlent et renforcent les barrages, notamment autour de la capitale et jusque dans la région du nord-ouest où nous nous trouvons. Difficile à l’heure actuelle de s’approvisionner en essence!

Dans les supermarchés, chaque famille est rationnée et certains rayons restent desespérément vides!

En début de semaine, Christina Kirchner, la présidente, s’est offert un “joli” discours devant les sénateurs de l’opposition, puis devant une assemblée en colère. Nous ne comprenons pas très bien la stratégie mise en place. Juste qu’aucune négociation est possible. Celle-ci se déclarant comme la Eva Peron des temps modernes, il devrait nous rester, comme les argentins aiment à s’y référer, le ciel pour prier…

 

Et maintenant, qu’allons-nous faire?

Dans ces semaines d’attente, il y a le bon côté des choses qui font de la vie d’un voyageur, une vie facile et sympathique. Au camping municipal, nous passons du temps à converser avec nos voisins et amis hollandais, allemands, suisses, et même français!

Certains, dont le périple est relativement court, s’impatientent et se sentent prisonniers du conflit. Nous élaborons, à la nuit tombée, des théories pendant des heures autour de barbecues sans fin. Nous savons bien que personne ne prendra la route demain... Les barrages sont aux portes de la ville.

Même le froid hivernal (entre 0°C et -6°C suivant les nuits) ne dissuadent aucun des participants à ces longues soirées d’asados. C’est dire si nous avons besoin de converser!

Nous avons également (chose surprenante pour nous!) rejoint à plusieurs reprises le café Van Gogh de la place principale pour assister aux matchs de football de la Coupe d’Europe.

Incroyable non! Heureusement, ce n’est qu’un jeu. Malgré les défaites françaises consécutives, notamment face à nos amis hollandais (ils étaient nombreux au rendez-vous!), nous restons de bonne humeur!

 

3000 gauchos

Nous ne pensions pas être encore à Salta pour la commémoration annuelle de son indépendance. Finalement, nous y avons assisté.

Cette fête se déroule le 17 juin de chaque année, date à laquelle Martin Miguel de Güemes est mort (1821). Cet homme, accompagné bien sûr de milliers de cavaliers, a, un jour de 1812, libéré Salta de l’envahisseur espagnol. En son honneur, la ville organise ainsi “la gesta de la independencia”.

Il s’agit d’une messe suivie d’une grande parade où militaires des différents corps d’armée, puis écoles, et enfin gauchos (au nombre de 3000), défilent devant un parterre d’officiels, dont le gouverneur de la province, arrivant tel un président de la République à bord d’un véhicule militaire.

Un protocole nous rappelant curieusement un 14 juillet sur les Champs Elysées… A vous d’en juger par le biais de notre vidéo…

Au total, nous avons passé plus de cinq heures à regarder ces hommes costumés, tous plus beaux les uns que les autres (entendons-nous: Les gauchos!), qui, avec leurs chapeaux, saluent la mémoire du Général Güemes, aujourd’hui statufié sur un monument d’une trentaine de mètres de haut.

Avec cette envergure, le personnage semble d’ailleurs encore veiller sur Salta!

Pour nous, entre deux chants patriotiques, ce défilé a été l’occasion d’observer une certaine unité mais aussi fierté du pays.

Sentiments qui parfois semblent inexistants dans ce si beau pays.

 

 

Souvenirs souvenirs

Dans la rue Balcarce de Salta se déroule chaque dimanche la “feria artesanal”, lieu de vie où artistes de tout bord proposent des créations très différentes les unes des autres. Sulptures, bijoux, pacotilles, objets en cuir, pulls, etc...

Sous un soleil magnifique et une ambiance vraiment agréable, nous avons flâné des heures durant dans ce quartier et trouvé le (ou les) coup(s) de coeur, symboles de notre passage en Argentine et donc synonymes de souvenirs.

Un régal (on l’avoue!) en comparaison de dizaine d’autres marchés artisanaux visités auparavant.  Nous avons également fait la connaissance de Julien, artiste-peintre français résidant à Salta depuis deux ans. Ces petits tableaux figuratifs ont ravis Géraldine.

Touchant. C’est le mot qui nous vient à l’esprit concernant le personnage mais aussi ses oeuvres. Ici en Argentine, difficile de vivre de son art. Alors le plus souvent on survit! Pour Julien, c’est le cas. Dans sa peinture, on peut y voir une sonnette d’alarme sur la société et ses moeurs. L’Argentine est belle certes mais paradoxale et loin de pouvoir un jour fonctionner bien économiquement et socialement. Clin d’oeil à toi Julien et bonne suite…

 

1425 km nous séparent toujours de notre point de rendez-vous: Buenos Aires. La suite de notre voyage est entre les mains des décisionnaires de ce pays. Des négociations doivent avoir lieu dans les prochains jours. Cela n’est pas une ancienne histoire…mais bien une autre!...