13 mai 2008
Voilà plus d’une semaine que les coussinets d’Hachille sont
arrivés
à destination. Avec tout ce temps, aucun problème pour changer quatre
coussinets nous diriez-vous? C’était sans compter sur le planning du
mécanicien, sur les caprices d’Hachille, et sur nos décisions prises
pour
la bonne santé de notre camion. Nous avons ainsi passé des jours
supplémentaires dans la région de Cordoba. Si le temps met à l’épreuve
notre patience, celui-ci constitue un avantage certain pour s’immerger
un
peu plus dans la culture argentine... et ce en musique!
Tiens toi tranquille Hachille
Hachille trône sagement sur la fosse du “taller de mecanico”
(l’atelier mécanique). Julio, et son fils Luis, travaillent avec une
grande minutie.

C’est la première fois que nous passons du temps dans un atelier de
mécanique aussi bien organisé. Un must pour l’Argentine!

Méthodiquement, comme s’ils démontaient leur 2CV de course, le père et
son fils extraient un à un les coussinets usés de notre bon vieux Hachille.
Temps de l’opération : Moins d’une journée.
Les 100km de Cordoba
Afin d’être sûrs de pouvoir repartir, nous préférons parcourir
quelques kilomètres dans la région avant d’entreprendre une longue
distance. Nous rejoignons ainsi Karina et Martin, nos transporteurs de pièces,
chez eux, à Cordoba. Dans le Barrio Jardin, un quartier résidentiel tout
proche
du centre ville, nous garons Hachille devant la maison de nos hôtes,
où
tout
est tranquille pour y passer la nuit. “Esperanza”, le
nom
de
la rue
prête à sourire...

Comme le veut la tradition argentine, c’est autour d’un asado que
nous passons la soirée. Martin, chanteur professionel, a invité quelques amis
et nous avons droit à un concert des plus privés.

Guitare, piano, caisse péruvienne, maracasses, les instruments ne manquent pas
et nous passons un moment très agréable avec nos amis.
Vous pouvez vous aussi apprécier une chanson composée par Martin dans la vidéo
de ce carnet…

Le lendemain, nous reprenons la route, mais un bruit nous chagrine toujours.
De
retour chez nos mécaniciens préférés, nous analysons toutes les
possibilités.
Nous n’avons pas voulu ouvrir le moteur jusqu’à
présent et le
changement des coussinets a été possible en enlevant simplement
le carter
d’huile.

Nous réfléchissons à haute voix à toutes les solutions. Nous ne
voulons pas
attaquer les pentes raides des Andes avec un moteur boîteux. La
Bolivie et le
Pérou ne seront pas des endroits les plus agréables pour tomber
en panne.
Nous
sommes actuellement entre de bonnes mains et, quitte à perdre
encore
quelques
jours, nous décidons d’ouvrir entièrement le moteur.

C’est sans compter sur le calendrier de plus chargés de nos mécaniciens!
Nous voilà avec un rendez vous pour mercredi 14 mai... dans 6 jours...
En cinemascope
Entre temps nous avons fait la connaissance dans le camping de Claude et
Erika,
un couple de retraîtés suisses qui voyage depuis plus de neuf ans
autour du
monde à bord de leur Landcruiser. C’est l’occasion pour
nous de
noter bon nombre d’informations concernant des pays
d’Asie
que nous
visiterons bientôt. Ensemble, nous partons en bus à
Cordoba pour nous
offrir
une séance de cinéma. Les films sont ici en version
originale
sous-titrés en
castillan. Six pesos cinquante par personne, soit
un
euro
cinquante, il y a
longtemps que nous n’avions plus payé une
place
de
cinéma aussi peu
chère! La qualité de la projection laisse à
désirer mais
nous
sommes quasiment
seuls dans la salle pour rire durant
presque deux
heures
devant “Muerte
en un funeral” (“Death
at a
funeral”)
de Frank Oz. Un film
que nous recommendons aux
amoureux
de
comédies
cyniques.
Coucou nous revoilà
Allo? Martin? Karina? Vous vouliez passer plus de temps avec nous? Pas de
problème! C’est ainsi que nous retrouvons pour le week-end nos amis
argentins. En voiture, nous partons à la découverte de la Sierra de
Cordoba.

Cette région montagneuse autour de la seconde plus grande ville
d’Argentine recèle une nature des plus attractives. Dans le petit
village
de la Serranita, nous passons un après-midi fort sympathique au bord
d’une rivière de montagne.

L’asado fait bien sûr parti du décor.
Un
pique nique sans asado
n’en est plus un pour un argentin!

Cent
kilomètres
plus loin, c’est le parc national La Quebrada del
Condorito
qui nous
attend. Les habitants du lieux sont des plus nombreux à
notre
arrivée.

Une
douzaine de condors des Andes plannent au dessus d’un
troupeau de
vaches.
Ces majestueux et immenses rapaces tournoient de longues
minutes
au-dessus de
nos têtes.

Après nous avoir observé, ils se laissent
emporter par les courants
ascendants vers d’autres mets plus
appétissants. De retour vers
Cordoba,
nous finissons par nous demander si nous
ne portons pas la
malchance
à tout
engin à moteur. Le circuit de frein de la
voiture de
Martin
est percé
et nous
rentrons à faible allure, au frein moteur.

Nous finissons la soirée chez nos
amis autour d’une picada. Salame
(saucisson), queso ahumado (fromage
fumé), queso azul (fromage bleu) et
quelques pâtisseries locales finissent de
remplir nos estomacs.

Le lendemain, le marché couvert de Cordoba propose de succulents produits
pour
nous réapprovisionner en charcuteries et fromages locaux.

Les étals sont
des plus colorés et nous nous laissons tenter sans modération.
Ah ces français
et leur goût immodéré pour la gastronomie locale!!!!...

Nous en profitons pour demander à Martin de nous aider à trouver des produits
que nous cherchons, en vain, depuis des mois. Par exemple, Géraldine est en
quête de bouchons en mousse pour les oreilles afin de dormir tranquillement
dans les lieux bruyants. Après avoir visité des dizaines de pharmacies, sans
succès, il y a bien longtemps que nous avons abandonné. Normal! Ce type de
produit s’achète dans les ferreterias (les magasins de bricolage en
Argentine)... encore fallait-il le savoir!
Nous quittons nos amis en nous promettant de nous revoir un jour d’un
côté ou de l’autre de l’Atlantique. Pour nous, à présent,
direction
l’atelier de Luis et Julio. Dans quelques jours, nous en
aurons le coeur
net. L’ensemble du moteur aura été inspecté, révisé et
réparé. Nous ne
pouvons pas offrir davantage à notre compagnon de voyage.
Espérons qu’il
nous en sera reconnaissant et bien décidé à aller
ronronner dans
l’Altiplano, ou à déguster les empanadas péruviennes et
boliviennes...
mais ça c’est encore une autre
histoire!!!!!…