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Hanoï

Etape 7  |  Au bord du Fleuve Rouge

10 avril 2009
Certes, Hanoï la capitale vietnamienne ne connaît pas le grain de folie de sa voisine Saïgon, peut-être dû à un climat plus gris et froid et à une politique plus orientée, mais sa force et sa beauté lui confèrent une place à part entière tant sur la scène nationale qu’internationale. Entre passé et présent, le visiteur déambule dans un monde où se mélangent savamment art de vivre, ambiances colorées, scènes de vie atypiques, architecture coloniale, sans oublier la touche “fashion et design”!

Une ville, une vie
Les espaces verts de Hanoï avec ses parcs, ses lacs, ses squares, et ses grands boulevards, permettent de déambuler ou circuler aisément.



Et même si le traditionnel ballets de voitures et motos si caractéristiques des grandes villes vietnamiennes reste toujours un grand bazar, notamment aux heures de pointe, Hanoï posséde à notre goût un côté très sage et très tranquille.



Seul bémol, les hauts-parleurs qui dès 7H00 le matin distillent la propagande du parti!
Après une première respiration la semaine passée, nous nous enfonçons cette fois au coeur de la vieille ville. Un quartier très touristique, gâché par la quantité de boutiques et commerces en tout genre.



Il faut savoir lever le nez et observer attentivement les maisons pour déceler quelques traces du passé, bien cachées entre les dizaines de câbles électriques et les horribles panneaux publicitaires.



Mais le charme opère et ce en raison de l’animation des rues et des trottoirs. Trottoirs occupés par les mobylettes, vendeurs de café ou thé, et les gargottes pour se restaurer.


 
Dans les ruelles, les voitures dernier cri dépassent des femmes à pied ou à vélo, coiffées de leur traditionnel chapeau conique, qui arpentent toute la journée le bitume pour vendre des fleurs, des fruits ou des herbes fraîches.



Deux mondes pour une seule et même ambiance.



Un premier marché de rue attire notre attention. Comme d’habitude, nous sommes séduits pas les sourires, les couleurs et les produits proposés.



Si les fruits et les légumes tiennent le haut du panier, les rangées de saucisses de porc et le tofu ont leur place également.



En revanche, et ce pour la deuxième fois depuis notre arrivée au Vietnam, nous découvrons sur l’un des étals l’une des spécialités culinaires de Hanoï: Le chien!



A première vue, les cuisses et le corps ressemblent à du cochon fraîchement rôti. Mais les pattes et la tête ne trompent pas!



Nous demandons à la vendeuse dans un langage tout relatif, c’est à dire celui du “wouaf wouaf”, si c’est bien du chien?... Elle nous répond d’un sonore “Wouaf wouaf!”. La communication est établie!
D’accord, nous les français, on gave les oies, on mange des escargots, on avale délicieusement des grenouilles, et on déguste encore bien d’autres particularités classées sous l’appellation “gastronomie française”. Alors Brigitte, il n’y a rien à redire! Juste que c’est… psychologique! Curieux paradoxe tout de même! Nous croisons de nombreux propriétaires de canidés en ville. Le chien est donc domestiqué mais aussi mangé!
Au cours de nos pérégrinations culinaires, nous nous sommes déjà demandés si nous en avions mangé? Finalement, on ne veut pas savoir!



A force de voir tous les étals de nourriture, nos estomacs crient famine! Nous apercevons des marmites frémissantes de poisson frit. La vendeuse offre à Yann un échantillon semble-t-il très goûtu.



Nous nous apprêtons à en acheter mais le prix au kilo, 500 000 dongs (soit 25 euros) cannalise immédiatement nos envies. Nous repartons à la recherche d’un restaurant correspondant à notre budget “voyageur au long cours”. Nous craquons pour le Bun Cha, autre spécialité de Hanoï, composée de porc grillé servi avec des pâtes au riz, des herbes fraîches et une sauce où tremper les morceaux.



Nous y reviendrons plus d’une fois…



Quelques centaines de mètres plus loin, à côté d’une porte fortifiée (seul vestige restant de l’ancienne enceinte impériale), un autre marché s’y déroule.



La journée est déjà bien avancée. Poissons et fruits de mer ont déserté la place mais l’odeur ne trompe pas!
Quelques morceaux de viande, des oranges vertes et des gâteaux de riz sont encore à vendre.



Là encore l’ambiance nous plaît.


 
Ce que nous aimons, c’est sentir et respirer l’animation du quartier, ce qui caractérise l’essence même du voyage pour nous.



Nous croisons donc une nouvelle fois de beaux visages, des regards et des attitudes, qui n’ont peut-être en soi rien d’exceptionnel mais qui posent simplement le décor et amènent la vie.



Pendant deux heures, nous nous baladons dans les quartiers alentours. Chaque rue marchande a sa spécialité. Il y a d’abord les chaussures de tous styles, de toutes tailles, et de toutes formes.



En régle générale, les vietnamiennes adorent porter des talons hauts, et si possible avec un maximum de paillettes et motifs. Le complexe du “Je suis trop petite mais j’en jette?”....Amusant!



Et puis, il y a la rue des nattes en pailles, cordages et objets plastiques. Nous en profitons pour acheter une bâche pour notre sac à dos en vue de notre futur périple à moto.



Puis la “rue de la contrebande” où dragons de papier, encens, feuilles de prière, et surtout faux billets sont destinés aux fêtes et aux cérémonies religieuses.



Besoin d’une passoire, d’une cloche à fromage, voire d’un miroir? Rendez-vous dans le quartier des ferblantiers, des miroitiers, etc…



Enfin, nous terminons cette première visite de Hanoï par le coin des herboristes.



Champignons géants, scorpions et serpents enfermés dans des pots et potions magiques occupent les étagères des pharmacies. La médecine traditionnelle chinoise opére toujours même si certains présentoirs repousserait parfois le plus grippeux d’entre nous.



Plus surprenant, la découverte de certains magasins très chics où l’on peut acheter pour quelques millions de dongs (quoiqu’au Vietnam, on est facilement millionnaire!) d’immenses jarres de verres dans lesquelles flottent des racines de gingembre aux vertus connues de tous!




Tout un art!
Etre à Hanoï sans avoir découvert le théâtre de marionnettes sur l’eau est, à ce que l’on dit, impensable. Par une belle après-midi pluvieuse, nous allons donc assister à l’un de ces spectacles si renommés.



L’art de ces marionnettes a plus de mille ans et tire son origine des campagnes. Un passe-temps devenu fierté nationale, ce qui ne fut pas toujours le cas!
Les marionnettes, généralement utilisées pendant trois ou quatre mois, sont fabriquées dans un bois imputrescible comme le figuier ou le ficus. Leurs bras et leurs têtes s’articulent joliment. Derrière un rideau végétal, des mains d’artiste actionnent les tiges de bambou dissimulées dans une eau trouble. Un spectacle pour lequel nos yeux redeviennent enfants.



Musique, chants, textes, fumées, projections d’eau,… les mises en scène ne manquent pas pour illustrer la vie quotidienne des campagnes comme la pêche, le labour, la culture du riz,… sans oublier les danses consacrées aux divinités tels le phénix ou le dragon.



Un diaporama photos vous permet ainsi de découvrir ces marionnettes, pouvant atteindre 50 cm de haut!


Passé de pierre et de bois
Si le coeur historique de la vieille ville est passablement délabré, Hanoï abrite une série de monuments absolument magnifiques.
En témoigne l’extraordinaire temple de la Littérature dont la première construction date de 1070!



Une merveille architecturale de bois et de pierre dédiée à Confucius (homme dont la sagesse et le savoir ont forgé une grande partie des fondements de la culture asiatique. Il vécut entre 551-449 avant JC).



C’est ici que les plus grands lettrés et écrivains du Vietnam (empereurs compris) ont fait leur classe. Première université du pays, organisatrice au XVe siècle et jusqu’en 1778, de concours savants, des stèles de pierre occupent la partie latérale gauche du premier temple.



Sur ordre de l’empereur, elles furent érigées pour honorer chacun des lauréats. Chaque stèle repose sur une tortue (symbole de longévité dans les croyances taoïstes et bouddhistes).



Mandarins lettrés et militaires occupaient les différents bâtiments et transmettaient les savoirs.


 
De grandes statues les représentant sont honorées encore aujourd’hui dans l’un des derniers temples. Dans les jardins extérieurs, un gong impose à lui seul le silence.



Le jour de notre visite, une cérémonie s’y déroule, la foule est nombreuse. Autant dire que le temple de la Littérature n’est pas le temple de la sérénité même si sa splendeur vaut à elle seule le déplacement.



Parmi les nombreux bâtiments à visiter, il y a bien sûr d’anciennes maisons coloniales mais aussi de magnifiques monuments comme l’ancien Opéra, aujourd’hui Théâtre municipal, au style très parisien.



Ce chef d’oeuvre architectural, ouvert en 1911 après dix ans de travaux, fut construit sur le lieu d’un ancien temple sacré pour les vietnamiens. Il en “imposa” donc à l’époque coloniale et continue, pour d’autres raisons aujourd’hui, d’en imposer. En 1945, les Viets Minh proclamèrent depuis l’un des balcons la révolution. Théâtre à la gloire du communisme des années durant, l’Opéra a, depuis sa restauration, retrouvé ses lettres de noblesse.
Autre splendeur passée, que vous pouvez apercevoir dans le film “Indochine”, l’ancienne résidence du gouverneur du Tonkin (appelation désignant à l’époque le nord Vietnam) construite en 1918.



La demeure sert aujourd’hui de maison d’hôtes pour les invités de marque en visite dans le pays.



Face à la résidence, le Métropole Palace ouvert en 1901. Parmi les personnalités de passage, Charlie Chaplin et Paulette Godard (sa troisième femme) pour leur lune de miel en 1936, ou encore l’écrivain américain Graham Greene, voire Jane Fonda.



Nous y sommes passés nous aussi! Enfin, simplement arrêtés devant l’entrée, c’est déjà pas mal!
N’oublions pas la belle sculpture de bronze sur l’une des places représentant Ly Thaï Tho, l’empereur qui délivra le pays des envahisseurs chinois après plus de mille ans d’occupation.




Légende et croyances
Au Vietnam, il existe plusieurs confessions religieuses. Ce sont le confucianisme, le taoïsme et le boudhisme qui occupent une large place. Pas toujours facile de s’y retrouver, surtout pour nos esprits occidentaux dont l’héritage chrétien a largement forgé nos identités et notre éducation.



Pour autant, nous sommes souvent séduits par les temples et les pagodes aux couleurs vives, aux ambiances animées et dont les divinités ou héros sont encore aujourd’hui pleinement adorés.
Hanoï abrite ainsi une quantité de temples, dont certains révèlent des histoires éternelles. C’est le cas du temple Ngo, sur le lac Hoan Kiem. Pour y accéder, nous traversons un pont de bois rouge construit au XIXe siècle.



Le lieu de culte, en plein centre ville, est un havre de paix. A l’intérieur, nous trouvons tout d’abord une cage de verre où est enfermée une tortue. Le panneau raconte l’histoire de ce spécimen long de 2m10 et 1m20 de large et pesant 250 kg.



L’empereur Ly Thaï Tho, armé de son épée magique pour chasser les chinois, se serait fait volatiliser son arme par une tortue géante au cours d’une promenade autour du lac. Celle-ci sortit de l’eau, s’empara de l’épée, disparut dans les profondeurs, puis la restitua bien plus tard à ses propriétaires divins.



C’est ainsi que naquit la légende du lac Hoan Kiem, (signifiant “lac de l’épée restituée”) dont on voue toujours un culte particulier.


 
Le temple est également dédié à plusieurs héros nationaux.
Quant au lac, il se murmure des histoires de tortues. S’il elles vous apparaissent, vous êtes un “élu”… Nous avons à maintes reprises scrutés la surface des eaux, nous n’en avons pas aperçu une seule. A quel moment de la journée respirent-elles?... Le mystère reste intact!

Un peuple, des ethnies
Il y a donc beaucoup à voir et à faire à Hanoï. Si nous avons la sensation de connaître un peu mieux la ville, nous n’en avons pas exploré son ensemble. Hanoï comptent par exemple de nombreux musées comme le très riche musée d’ethnologie inauguré par Jacques Chirac en 1997.



Désireux d’en savoir un peu plus sur les ethnies vietnamiennes, au nombre de 54 actuellement, nous nous y rendons. A l’entrée principale, un objet incroyable pose immédiatement le décor: Un mât de 13m de haut (coupé en deux pour raison de plafond trop bas) servant au sacrifice du buffle.
Nous parcourons les pièces du musée pendant trois heures, découvrant des collections d’oeuvres d’art et d’objets de la vie quotidienne (réalisation des chapeaux coniques, techniques de tissage, de pêche, etc…) issues de toutes les regions du pays.



Magnifique!



Panneaux d’informations traduits en trois langues, mises en scène, maquettes, films et photographies,… Rien ne manque.



A la sortie, nous sommes ravis quoique nos esprits sont un peu saturés. Les noms des ethnies, leurs pratiques, leurs modes de vie, leurs traditions,… la matière ne manque pas. Il nous faudrait revenir…
Dans les jardins attenants, des reconstitutions grandeur nature de tombeaux jaraï et de maisons thaï, cham, ede, et mong viennent compléter cette visite passionnante. 



Notre aperçu du Vietnam est bien petit malgré la sensation de connaître un peu mieux le pays…



Des ethnies, nous allons en croiser prochainement sur notre route. Nous quittons en effet Hanoï quelques jours pour les montagnes du nord. Un circuit que nous allons réaliser à moto par crainte de laisser Hachille en mauvaise posture sur des chemins de traverse très mauvais. Vulinh, Bac Ha, Sapa, Lao Caï, Maï Chau,… des villages aux traditions préservées… Mais cela est bien sûr une autre histoire…