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Hué!

Etape 5  |  Hue Hachille!

26 mars 2009
Les réparations mécaniques effectuées, nous voilà de nouveau sur la route! Nous avons donc laissé derrière nous Hoï An pour rejoindre Hué, cité impériale classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1993. Son héritage culturel, pour partie en cours de restauration, témoigne de la grandeur du règne de la dynastie Nguyen, achevée en 1945. Tels les spectateurs, d’une histoire à la fois proche et lointaine, nous découvrons Hué et ses monuments dont notre imaginaire, au travers de livres ou de films, s’est longtemps nourri.

Ça roule!
Notre séjour à Hoï An s’est prolongé en raison de l’attente de pièces mécaniques. Mais l’accueil de Claude, directeur de l’hôtel où nous étions garés, les rencontres et les balades, ont donné à cette attente un goût de vacances plus que reposantes. Ainsi, avant de pouvoir réparer, nous avons longuement exploré la campagne alentour. Avec notre petite moto louée pour l’occasion, nous avons traversé les rizières et observé le travail dans les champs.



Un labeur où hommes et buffles travaillent de concert de longues heures durant, les pieds le plus souvent dans l’eau.



Hoï An est, il faut dire, une véritable cité d’eau, comme beaucoup d’autres sur cette terre vietnamienne.



De nombreux bassins d’élevage de crevettes sont dragués ou assainis pour recommencer de nouvelles cultures.



Les plants de riz sont arrachés ou replantés.



Nous regardons amusés les épouvantails de fortune disseminés dans les plantations et dont hérons et autres oiseaux n’ont que faire!



Paradoxale Hoï An! Transformée petit à petit en station balnéaire, les scènes de vie restent toutefois atypiques comme ces troupeaux de vaches traversant aux mêmes heures, matin et soir, les rues du bord de la rivière.



Ces “vacances” ont aussi signifiées de sympathiques promenades au bord de la mer où quelques plages isolées, parsemées de paillotes, ont permis de belles échappées.



C’est ainsi que nous avons découvert une plage où sont installés de simples bungalows.



Au programme?... Contemplation de l’océan et des pêcheurs, tout en dégustant jus de fruits frais et fruits de mer.



Et puis un matin, quand on n’y croyait plus vraiment, le glas des vacances a sonné. Rotules et caoutchoucs de cardan sont arrivés. Hachille va enfin pouvoir être réparé! Hoa, chef mécano de l’hôtel et son équipe vont pendant deux jours, tranquillement mais sûrement, mettre sur Hachille ses nouveaux “équipements”.



Un tour de roue plus tard, malgré un premier test peu concluant, nous pouvons reprendre la route.
Un immense merci à ceux qui nous ont permis de traverser cette nouvelle petite épreuve dans la joie, la bonne humeur et la détente! Claude, Sébastien, Eddy, Hector, Hoa, Patrick, Stan,… vous vous reconnaîtrez!


Hué
Au revoir Hoï An! Bonjour Hué! Nous parcourons les 130 km qui nous séparent des deux villes avec à l’arrivée, l’accueil de Michel dans sa propriété au bord de l’océan. Michel, installé au Vietnam depuis 5 ans, est en train de construire un hôtel de charme. Le chantier est de taille. Hachille, entre deux tas de chaux et de bois, trouve une place à côté de six cousines très élégantes, notamment une Peugeot 203 cabriolet.



Quelle classe!
Nous sommes installés à 15 km au nord-est du centre de Hué. A Thuan An très exactement. Une bande de terre longue et étroite s’ouvrant d’un côté sur l’océan, de l’autre sur un lagon.



Sur les étendues de sable blanc à l’infini, sont échouées de petites embarcations de pêcheurs.



D’un côté et de l’autre de la route, se dressent des milliers de tombes et de temples. Impressionnant!



Nous apprendrons que ce sont les anciens boat people vivant aujourd’hui outre-mer qui financent la construction de ces étonnants édifices. Une vraie compétition apparemment pour offrir à leurs ancêtres de majestueuses sépultures!



Les esprits peuvent désormais reposer en paix … Jusqu’à la prochaine bataille qui permettra à des promoteurs immobiliers de racheter les terrains et détruire les tombes, au prix de milliers de dollars pour chaque tombe expropriée…



Un joli business!
Comme d’habitude, nous profitons d’un sympathique bivouac pour préserver notre camion des dangers des routes vietnamiennes. Une fois garés, nous empruntons une moto pour nous rendre à Hué.



La ville est traversée par la rivière des Parfums. Un joli nom mais ça s’arrête là!



Les rives sont encombrées de déchets et l’odeur rappelle vaguement le Noc mam, cette sauce de poisson à l’odeur “faisandée”, si délicieuse pourtant à consommer!
Nous commençons la visite de Hué par un monument incroyable: La Citadelle!


 
Sa construction fut entamée en 1804, soit deux ans après l’installation sur le trône de l’empereur Gia Long, le premier de la dynastie Nguyen. Celle-ci, rappelons-le, s’acheva en 1945 avec Bao Dai, dernier souverain Nguyen mort en 1997 à Paris.
L’entrée fait face à un bumker où flotte le drapeau vietnamien dont le mât, haut de 37 mètres, est le plus élevé du pays.



Difficile donc de ne pas le manquer!
Toujours en cours de restauration, la Citadelle est divisée en plusieurs sections.



Les bombardements intensifs pendant les guerres successives, à commencer par celle des français, ont en partie détruit ce monument. Restauré à beaucoup d’endroits, le lieu donne une idée du faste de la cour et de la vie qui s’y déroulait.



Avouons-le, nous sommes fascinés par les décors qui nous rappellent des films comme “Le dernier Empereur” ou “La Cité Interdite”.



Nous traversons la porte principale Ngo Mon, jadis exclusivement réservée à l’usage de l’empereur. C’est sur cet emplacement que Bao Dai abdiqua en 1945 devant une délégation provisoire du gouvernement révolutionnaire de Ho Chi Minh. Pour l’anecdote, c’est à Hué que naquit, en 1898, le Père de la nation!
Sans avoir de plan pour visiter cet immense site, nous nous laissons guider par nos pas. Ceux-ci nous emmènent dans un premier palais, Thaï Hoa, très bien restauré.



Les toîts de madriers et les moulures des charpentes sont dans le plus pur style architectural de Hué. Magnifique!



Derrière le palais, deux salles servant aux mandarins (instructeurs de la cour) se font face. Elles sont aujourd’hui transformées en boutiques de souvenirs et salle de photos.



Nous pénétrons dans une autre enceinte, dite impériale, avant d’arriver dans une autre enceinte: La Cité Pourpre Interdite. Une citadelle, dans une citadelle, qui est elle-même dans une autre citadelle., toutes protégées par des portes fortifiées.


 
Les empereurs étaient tranquilles! Dans l’enceinte impériale, se trouvent le Théâtre Royal toujours en activité, et la salle de lecture de l’empereur, la seule à avoir survécu aux dommages causés par la guerre.


 
De ce fait, sa visite est interdite. Les céramiques, bois et ornementations sont maintenus par des échafaudages en attendant sa restauration.
Difficile de ne pas se laisser emporter par notre imagination en visitant tour à tour les sites, entourés d’étangs, de jardins, et d’allées infinies.



Le long des corridors menant aux habitations des serviteurs et de sa suite, une galerie de photos nous renvoie des images d’une histoire passée, celle d’il y a au moins quatre vingt dix ans.  



Quant à la Cité Pourpre, entièrement détruite hormis les remparts et escaliers d’accès, elle abritait l’empereur lui-même et ses concubines, souvent au nombre de 200 ou 300. Seuls les eunuques avaient droit de visite. Malins ces empereurs!



Nous terminons ce tour de la Citadelle par un ensemble de temples appelé Thaï To Mieu. Dédié aux empereurs eux-mêmes, à leurs ancêtres et épouses.


 
L’un des temples abrite les chapelles de chaque empereur. Leur portrait fait face à une foule encore très dévote malgré une politique depuis largement anti-impérialiste.



Le tourisme a sans nul doute favorisé la reconnaissance de la dynastie Nguyen…

Tu Duc, le Modeste
Si les bords de route en périphérie de Hué sont envahies de tombes aux ornementations délirantes et à la grandeur stupéfiante, elles ne peuvent rivaliser avec les tombeaux des empereurs, construits au sud de la ville.



En raison des prix pratiqués à chaque visite de monument, nous nous contenterons de visiter un seul tombeau, majestueux il est vrai, celui de l’empereur Tu Duc.


 
Son règne, le plus long de tous, commença en 1848, et s’acheva en 1883. C’est l’empereur lui-même qui dessina son tombeau. Mais bien avant de mourir, il venait s’abriter des jours durant dans ce domaine.



Chasse, repos, composition et récits de poèmes, Tu Duc, Le Modeste comme il se baptisa lui-même, pratiquait ces activités pour son plus grand plaisir sans oublier de venir bien accompagné.



Amoureux des fêtes, très dépensier, à chacun de ses déplacements, ses concubines, plus d’une centaine, le suivaient. Louis XIV l’aurait certainement beaucoup apprécié!
Son épouse officielle et son fils adoptif ont chacun leur tombe. Quant à la sienne, plus de deux cents ouvriers oeuvrèrent à sa construction.



On raconte que Tu Duc n’est pas enterré sur ce site mais dans un lieu toujours inconnu. Les ouvriers et porteurs de sa dépouille furent d’ailleurs, par la suite, tous décapités pour préserver le secret.
La stèle marquant l’entrée du tombeau de Tu Duc est gravée d’un épithaphe rédigé par l’empereur lui-même pour expliquer son règne et s’affranchir de ses erreurs.



Trop modeste Messire! Quatre années furent nécessaires pour acheminer cette pierre de plus de vingt tonnes. L’emplacement du tombeau, avec ces étendues d’eau, ces forêts de pins et frangipaniers dont les fleurs exhalent un parfum extraordinaire, ces pavillons de bois, véritables havres de paix, et ces palais, sont autant de signes pour dire: Nous nous souviendrons longtemps de Tu Duc.



Effectivement, toute modestie à part, ce tombeau est du grand art!

Hué en couleurs
Hué est réputée pour sa cuisine, impériale à juste titre! En déambulant dans les rues ou dans les étals du marché principal, nous goûtons à divers plats dont des pho (soupes) où se mélangent savamment légumes, herbes, viandes et pâtes.



Leur saveur est une nouvelle fois différente de celles goûtées jusqu’ici. Non seulement la cuisine vietnamienne est délicieuse mais elle est, pour sûr, diététique.



De quoi se régaler chaque jour!
Au marché, nous sommes séduits pas l’ambiance et les sourires. Outre les étals de produits disposés dans de très beaux paniers en osier, les femmes sont radieuses et se prêtent volontiers au jeu de la négociation quand nous faisons nos achats de fruits et légumes.



Au sein de ce marché, dans une ville pourtant très prisée par les étrangers, nous ne nous sentons pas victimes du tourisme de masse et des arnaques permanentes.



Sensation qui peut parfois ternir l’image du Vietnam.

Hachille va sûrement verser une petite larme en quittant ses cousines mais il nous faut avancer. Notre visa vietnamien n’est pas éternel, tout comme notre voyage! Il reste tant de choses à voir et tant de kilomètres à parcourir… Notre prochaine destination devrait nous conduire dans la zone démilitarisée, puis à Ninh Binh, la baie d’Along terrestre… Cela est bien sûr une autre histoire…