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Toujours en Malaisie !

Etape 5  |  Du ressort, nous en avons!

29 novembre 2008
Pas de doute, Hachille sait mettre à l’épreuve nos nerfs! Qui des trois résistera le mieux? Réponse certainement sur la route, quelque part… Entre balades, pause thé, rencontres, notre quête du voyage se transforme parfois en challenge mécanique. Si nous sommes retournés en France quelques heures, nous continuons pourtant notre traversée en terre malaise. Pour l’heure, nous venons d’installer notre bivouac sur l’île de Penang, en bordure d’une plage d’un kampung du nom de Gertak Sanggul où semble-t-il, requins et langoustes se partagent les alentours de l’île.

Choucroute sous les tropiques
Ne croyez pas qu’une certaine nostalgie de la France se soit emparée de nous! Ceci étant, nous sommes repartis en France, eh oui!
Nous avons effectué le temps d’une après-midi un aller-retour en Alsace!
A 70 km de Kuala Lumpur, on peut effectivement faire un détour en France sur le site baptisé Colmar Tropicale.



Une partie de Colmar (et surtout Riquewhir) a en effet été reconstruite à la demande de l’ancien Premier Ministre Mahathir. Lors d’un séjour en Alsace en 1994, Mahathir est tombé fou amoureux de ces rues alsaciennes et de son ambiance. Tel le désir d’un “grand vizir”, le projet a abouti et ouvert ses portes le 14 juillet 2001.



Point par point, malgré les difficultés d’importation des matériaux, les rues ont été reconstruites à l’identique.



Des tuiles aux murs jusqu’aux portes d’entrée et la tour du clocher, rien ne manque pour se retrouver en Alsace.



Philippe Lefrançois, restaurateur aujourd’hui et ancien directeur du site, nous a guidé dans les dédales de ces rues alsaciennes.



Il nous a montré les intérieurs, les peintures, armures, napperons et autres objets qu’il a lui même ramené de France.



Seule la flammeküche n’est pas longtemps restée au menu (forcèment il y a du lard!) ou encore la vraie choucroute que l’on trouve aujourd’hui sous la forme de “choucroute au poulet”.  Colmar Tropicale est également construite sur les hauteurs, dans les montagnes. Le paysage diffère donc aussi. Palmiers et jungle occupent l’espace. Quand au climat, la pluie a fait son apparition ce jour-là mais la chaleur et l’humidité sont restées de mise! Pour autant, le dépaysement est presque total!

Une autre fois KL
Lundi matin, 06H00, le réveil sonne. Nous profitons de l’acalmie des pluies et de la fraîcheur matinale pour prendre la route et quitter Kuala Lumpur, direction les Cameron Highlands, du nom de son découvreur, anglais, en 1880 (Cameron).



Ce territoire, situé à l’intérieur des terres entre 1300 et 1800 m d’altitude, est surtout réputé pour ses plantations de thé noir.



Vous trouverez ainsi en vidéo un aperçu d’une plantation de thé que nous avons visitée.



La route, pentue et très sinueuse, nous conduit au coeur des trois villages dont le premier, Ringlet, nous fait découvrir une jolie cascade.



La foule est nombreuse. Normal, ce sont les vacances scolaires. Hachille n’a pas le temps de récupérer de sa montée.



Une cohorte, sourires aux lèvres l’envahit. Photo please, photo please, photo please,…yes, yes, yes,…!!! Oulala, que de monde! Please, laissez moi respirer!
Une demi-heure plus tard, le moteur a refroidi, nous reprenons la route et arrivons au deuxième village, Tanah Rata, le plus gros et le plus touristique.



C’est de là que partent la plupart des sentiers d’excursion et c’est aussi là que nous nous installons pour deux jours. Pour être honnêtes, nous sommes un peu déçus par l’ambiance qui s’en dégage. Nous qui aimons nous promener dans la nature, le béton est omniprésent. Dans les constructions mais également sur beaucoup d’entrée de sentiers.



Les grosses pluies rendent impraticables les chemins dans la jungle. Nous ne nous risquons pas plus loin.



Durant ce séjour de moyenne montagne, idéal il est vrai pour se rafraîchir, nous croisons quantité de voyageurs européens.



Installés en contrebas d’un ancien couvent, nous faisons la connaissance de lyonnais.



Christine, Sébastien et leurs enfants Arthur et Achille (sans “H” évidemment!) voyagent avec leur Def pour un an en Asie du sud-est et en Australie. www.desgonesautourdumonde.com
Sébastien n’a pas résisté à la bouille d’Hachille et le croque dans son carnet de route.



Chapeau Séb! Ça change des photos prises au quotidien par les locaux. D’ailleurs à ce titre, certains ne manquent pas d’air. A peine les photos réalisées, et sans nous demander, ils rentrent dans le camion comme si c’était un parc d’attraction. De temps en temps, nous avons l’oeil mais pas toujours. Nous considérons parfois ce geste comme “une violation de domicile” mais apparemment il va falloir s’y faire…
Côté balade, nous nous sommes rendus aux chutes de Robinson.



Les plus grosses du coin. Difficiles à apprécier puisque en contrebas une centrale électrique a été aménagée et le béton est un peu partout, rendant même le sentier d’accès très glissant.
Nous remontons de cette première balade et nous arrêtons au centre agrotechnique.



Appelé “Mardi”, c’est ici qu’ouvrit, en 1921, la première fabrique de thé de la région.



Dans ce centre, nous découvrons quantité de fleurs, végétaux, légumes, et fruits cultivés partout dans les Cameron Highlands.



Il faut dire que la région est propice à la culture. Fraîcheur climatique allant de 15 à 21°C, acidité du sol, humidité, tout ou presque pousse à profusion. Un régal pour faire son marché. Celui de Brinchang nous séduit.



Nous découvrons des choux de toute sorte, de toute taille, et de toute couleur, des patates douces, des piments, des tomates, etc… et surtout…des fraises!



Ici, la fraise est un des symboles fort des Cameron. Fraises fraîches, fraises séchées, fraises confites, confitures, jus,… on y voit “rouge” au bout de quelques heures.



Certains étals ont le pompon en matière de fraises en offrant quantité de gadgets à la fraise ou sous forme de fraises.



Non, nous ne nous décidons pas à repartir avec une fraise en guise de coussin et n’achetons même pas une barquette de fraises, pas forcément très mûres au premier regard et surtout très chères.



Une hérésie dans ce pays de la fraise!
Au final, nous ne sommes pas forcément convaincus par la région mais nous gardons en mémoire ces immenses plaines vertes où s’étendent des milliers d’hectares de théiers, ces fleurs magnifiques ou intriguantes comme les Monkey Pitchers (orchidées carnivores), ces marchés haut en couleurs, ou encore ces routes de montagne en lacets où s’impose avec force la nature.




Palace abandonné
La conservation et la protection du patrimoine malais n’est pas forcément au goût du jour dans le pays. L’héritage colonial tend à disparaître petit à petit au profit de tours et édifices pour la plupart en béton. Et pourtant, de temps en temps, il subsiste une empreinte du passé. La preuve en est avec le château de Kellie.



Son histoire a quelques chose d’émouvant et de triste comme un conte de fées dont le prince disparu à jamais continue de faire courir mille et une légendes.



Kellie c’est d’abord le nom d’un riche planteur anglais qui vécut aux environs de Ipoh (seconde ville d’importance de la Malaisie au nord-ouest des Cameron) à la fin du XIXème siècle. Résidant avec son épouse et ses deux enfants, il décida en 1905 d’édifier un palace pour son fils.



Pour cela, il fit venir les meilleurs artisans indiens de Madras. En 1926, parti en voyage à Lisbonne, il y laissa la vie.



A sa mort, les travaux furent abandonnés et ce pour l’éternité. Nous nous promenons dans ces escaliers, pièces et couloirs vides, où les fresques, planchers, et moulures magnifiques perdent un peu plus chaque jour leur éclat.



Quelques rares panneaux décrivent aux visiteurs le mystère entourant le château. La rumeur raconte que l’âme de Kellie erre dans les couloirs, ou encore que bon nombre de passages souterrains sont restés secrets. Nul besoin de s’inventer des histoires, l’ambiance du site parle d’elle-même. Cinq cents mètres plus loin, on y trouve un temple hindou autorisé par Kellie (catholique).



Celui-ci fut construit quand une mystèrieuse maladie commença à décimer ses ouvriers. Pour le remercier, les indiens placèrent, au centre des statues du temple, un “kellie miniature”.



La divinité européenne y repose désormais depuis presque 90 ans.

Débraye, ça fume!
Nous laissons derrière nous montagnes et légendes avec en tête la route d’Ipoh, Taiping puis l’île de Penang, bien connue des écrivains voyageurs du XIXème siècle… Georgetown. A peine 5 km effectués, l’odeur d’un embrayage qui patine nous alerte. L’oreille tendue, nous notons un bruit inhabituel... “Diling diling….diling diling…”. Immédiatement, nous nous garons sur le parking d’une station-service abandonnée.



Sûrs d’être à l’abri des pluies, nous ouvrons l’embrayage et remarquons qu’un des ressorts s’est détaché. Nous essaions pendant deux heures de le remettre. Mission impossible. Un peu désespérés, nous nous résolvons à la dernière possibilité: sortir le moteur.



Yann a peur de commettre une bêtise et se perdre dans les innombrables fils. Géraldine a peur de ne pas avoir assez de force pour l’aider. Nous vous passons les détails d’une journée de montage et démontage, bien stressante et fatiguante, pour passer directement à la conclusion: Le ressort fut au final remis… pour se désolidariser trois tours d’embrayage plus tard!



A 22H00, soit dix heures plus tard, les mains, tête et vêtements noirs de cambouis, le découragement nous gagne quelques minutes. Mais le décalage horaire avec l’Europe nous permet d’agir vite. Nous commandons un nouvel embrayage au club hollandais Hy Team, destination Kuala Lumpur. Nous qui pensions retrouver la capitale en mars de l’année prochaine, la date est un peu avancée. Ah ce voyage, toujours autant d’imprévus! Heureusement que les distances asiatiques n’ont rien à voir avec les routes sud américaines. Nous sommes à 350 km de la capitale, presque une broutille! De plus, le club des anciennes rencontré il y a une semaine nous attend de pied ferme. Il y aura donc des bras et de l’énergie à revendre. Tant mieux!

Pour un simple ressort, tout aurait pu s’arrêter. Hachille nous met ainsi une nouvelle fois à l’épreuve. Mais ce nouveau test n’ébranle en rien notre envie d’aller jusqu’au bout. Yann sait désormais monter et remonter un moteur tout seul même si quelques bras peuvent lui être utiles pour soulever la bête. La pièce d’Hachille devrait arriver dans les jours prochains. En l’attendant, nous pouvons user l’embrayage et profiter de ces jours d’attente pour découvrir l’île de Penang… Cela est encore une autre histoire…