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Etape 2  |  Douce France

13 octobre 2009
Cher pays de notre enfance, nous t’avons retrouvé avec déjà ses contraintes mais aussi ses petits riens qui font les grands bonheurs de nos existences. Attention, n’allez pas croire que l’aventure Chemins du Monde se termine. D’autres routes devraient nous mener à d’autres rencontres et d’autres découvertes…
En attendant la suite, saluons d’abord Hachille, parfois (avouons-le) rebaptisé “boîte de conserve ou tas de tôle”. Jusqu’au bout, malgré ses nombreux rhumatismes, sa peau vieillissante, ses toux répétées, et sa mobilité de plus en plus réduite, notre nez de cochon a réussi à se surpasser.
Les 1400 km effectués de notre arrivée en Italie jusqu’à chez nous l’ont encore un peu plus éprouvé. Mais les diverses pauses occasionnées le long du parcours lui ont sans doute, comme ses propriétaires, réchauffés les os!

Fin et suite
Nous quittons pour de bon la Turquie, et donc la marina de Cesme pour embarquer sur le ferry qui nous ramène en Europe. Malgré l’heure matinale, la file de voitures est déjà longue.



Pour une fois, en observant le bateau, nous n’éprouvons aucune crainte de voir notre camion bloqué sur la rampe d’accès, relativement plate. Les douaniers turques sont, en revanche, un peu tatillons. L’embarquement va durer plusieurs heures. La faute notamment à un excès de zèle de certains douaniers. Pas grave, nous avons encore le temps.
Nous voilà à bord du bateau, Hachille sagemment garé parmi les véhicules. Nous n’aurons pas le droit d’y pénétrer durant la traversée. Celle-ci va durer trois jours, notre camion en fond de cale, tout comme nous d’ailleurs. Malgré le coût exhorbitant payé pour avoir une “cabine”, nous nous retrouvons relégués dans une des extrémités du navire, en dessous du niveau de l’eau, coincés dans une boîte de sardine que même des spéléologues confirmés n’apprécieraient guère!



Mais la compagnie a le monopole de la ligne sur le trajet Cesme- Ancone. Soit! Attention à vous futurs marins-voyageurs!
Les journées sont rythmées par quelques tanguages, lectures, conversations entre voyageurs et jeux. Clin d’oeil notamment à Françoise et Robert pour les leçons de scrabble. Et Carole et Jean-Pierre pour leurs invitations répétées au café du coin! Merci.



Nous arrivons un samedi en fin de journée. Trop tard pour prendre la route, nous garons Hachille à côté du vieux bus Mercedes 508 de Françoise et Robert, trente ans d’âge, 7 m de long, sans direction assistée. Vas-y Robert!



Nous évoquons ensemble la Géorgie, la Syrie et la Turquie, mais aussi, en riant, les difficultés mécaniques et les anecdotes qui s’y collent. Robert nous donne un dernier rendez-vous pour le café du lendemain matin. Et c’est à nouveau le départ, direction cette fois la France.


Welcome home
Hachille va parcourir les 660 km reliant Ancone à Cesme, et ce en une dizaine d’heures. Chapeau! Le point noir, la boîte de vitesse de plus en plus mal en point, faisant se retourner les gens sur son passage lors des arrêts.
Durant le trajet, l’intérêt pour la route est moindre. Pour éviter les changements de vitesse, nous empruntons en effet les autoroutes, et donc les péages, les autoroutes, les péages,… Et même les tunnels, dont le dernier Fréjus. Diantre, l’addition est salée.



Bienvenue en Europe!
Nous passons la frontière et nous endormons à Modane, sous des températures hivernales. Le lendemain matin, la neige est présente sur les sommets. Nous qui avions parfois bien trop chaud durant cette année passée sur le continent asiatique, remiser les tongs et tee-shirts pour les pulls et chaussures donnent tout de suite le ton.
Il nous reste une dernière formalité à effectuer pour Hachille. Faire tamponner son carnet de passage (son passeport) pour son retour sur le continent européen. Nous faisons attention à ne pas croiser la route des gendarmes, notre véhicule n’a pas passé de contrôle technique depuis deux ans. Mais chut…
A la douane (volante évidemment), nous essayons d’attraper quelqu’un. Au final, personne ne comprend pourquoi, en qualité de touristes, nous possédons un carnet de passage. Nous faisons court dans les explications, essayant d’arracher un sourire de ci de là. Après de multiples tergiversations, on nous annonce que si l’on appose un tampon, la fouille complète du véhicule est  obligatoire. Pas de problème. Notre patience, sans prétention aucune, a subi bien d’autres épreuves ces derniers mois! Devant notre désintérêt pour la formule appliquée et nos sourires, le chef des opérations applique le dit tampon et nous remercie. Nous repartons, tout en expliquant à un gendarme, croisé inopinément, que nous ne cherchons pas notre route, simplement le rond-point nous permettant de repartir dans la bonne direction. Bienvenue en France!


Le come back
Nous voici de nouveau sur l’autoroute, puis c’est la sortie Aix-les-Bains, à la rencontre de l’un de nos partenaires. Sur les routes, la quantité de ronds-points est un défi pour Hachille dont les dents grincent et grondent énormément. On s’excuserait presque pour lui!
Nos premières retrouvailles se font avec notre fidèle partenaire Schöeffel.



Chaleureuses et pleines d’entrain, celles-ci se terminent autour d’un déjeuner savoureux. Un de ces déjeuners au goût de terroir parfois rêvé loin de chez nous.
Viens le temps de retrouvailles familiales, toujours dans la bonne humeur et les récits de ces mois écoulés. Avec bien sûr  des déjeuners et dîners dont nos estomacs ont perdu l’habitude.


 
Entre deux visites, lors de notre remontée en Lorraine, nous nous arrêtons chez Emmanuelle et Stéphane partis, en 2006, du Haut Beaujolais jusqu’en Mongolie à bord d’une Ami 6. Des fous comme on aime!


 
Enfin, notre chez nous. Ciel gris et couleurs automnales magnifiques. Rien n’a changé ou presque. Notre installation et réeménagement nous font découvrir les joies des procédures françaises. Pour avoir de l’eau, de l’éléctricité, du téléphone, la route est longue. Même la réexpédition de notre courrier semble compliquée! Nous “bivouaquons” finalement encore quelques jours, ne quittant pas tout à fait notre vie de nomade. Un exercice plaisant pour tout dire.



Car oui, ce voyage de deux ans à bord d’un Hy de 1969 fut de temps à autres laborieux et fatiguant. Mais il fut aussi extraordinaire dans ses découvertes, ses rencontres, ses échanges et ses émotions.
Et surtout, ce périple fait prendre toute la mesure du mot Liberté. Liberté qui permet d’avancer, comprendre, respirer, s’imprégner, etc… sans horaire, itinéraire ou rendez-vous planifiés. Pour cela, il faut bien sûr avoir du temps. A la lecture du dernier numéro d’Ulysse, le conseil du capitaine au long cours Etienne Garcia nous renforce dans nos premières conclusions: “Prenez le temps. Visitez peut-être moins de choses, mais vivez les pleinement. Le temps est le meilleur ami du voyageur.”

 

Cette lettre de nouvelles résume ainsi cette première semaine passée en France. Nous en profitons également pour remercier une nouvelle fois celles et ceux qui nous ont merveilleusement accueillis lors de notre passage en Amérique du Sud ou en Asie du sud-est. Et celles et ceux qui, sans le savoir, nous ont écrit, régulièrement ou non, une fois ou plusieurs, faisant de leurs mots un encouragement et permis la suite des aventures à bord de notre cher et tendre nez de cochon. A vous tous, nous disons: Merci de nous avoir suivi! Et merci de nous suivre encore!…Mais cela est bien sûr une autre histoire…